Hépatite C : l’ARS Île-de-France et l’AP-HP lancent un parcours de soins pour une meilleure prise en charge des personnes vulnérables

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Hôpitaux Universitaires Henri Mondor

Hépatite C : l’ARS Île-de-France et l’AP-HP lancent un parcours de soins pour une meilleure prise en charge des personnes vulnérables

L’Agence régionale de santé Île-de-France et l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris mettent en place un parcours de prise en charge de l’hépatite C chronique dans le cadre d’une convention de partenariat entre l’ARS et l’hôpital Henri-Mondor, AP-HP. Ce dispositif cible les personnes vulnérables particulièrement touchées par cette maladie et traditionnellement éloignées des filières de soins.

On estime à 89 000 le nombre de personnes infectées par le virus de l’Hépatite C en Île-de-France, dont 30 000 ne seraient pas dépistées. La prévalence de l’infection est plus particulièrement élevée chez les usagers de drogue, au sein de la population carcérale ainsi que chez les personnes migrantes. Ces trois populations à risque présentent par ailleurs de nombreuses comorbidités.

Face à ce constat, l’ARS Île-de-France et l’AP-HP souhaitent expérimenter un parcours adapté à ces populations dites « difficiles à atteindre », pour leur permettre d’accéder à une meilleure prise en charge ainsi que pour limiter les infections.

Ce parcours repose sur le travail en réseau d’acteurs existants du dépistage (CSAPA, CAARUD, consultations spécialisées, PASS, centres de santé,  associations de patients, médecins généralistes…) et de la prise en charge (14 centres de prise en charge diagnostique et thérapeutique dont 12 hospitaliers). Au total, plus de 50 partenaires renforceront leur coordination et l’accompagnement médico-social des patients, grâce à l’intervention de médiateurs, recrutés spécifiquement dans cette optique.

Concrètement, le parcours de soins vise à mettre en œuvre 5 objectifs :

  • Un dépistage plus fréquent. Les acteurs seront sensibilisés pour proposer un dépistage systématique.
  • Un accès facilité à une consultation précoce spécialisée dans les 24 à 72h suivant un dépistage VHC positif.
  • Un accès optimal aux nouveaux antiviraux d’action directe avec une discussion systématique en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
  • Un renforcement de la prévention auprès des patients pour diminuer le risque de transmission et de réinfection.
  • Un accompagnement médico-social des malades tout au long du parcours de soins via des médiateurs dédiés, des conseillers sociaux et médicaux.

Ce dispositif sera expérimenté pendant une durée de 3 ans dans les départements de Paris, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, avec un objectif d’inclusion de 1000 patients.

De nombreuses données en vie réelle seront collectées permettant une analyse des parcours en fonction des vulnérabilités des patients et une évaluation médico-économique du parcours de soins et des traitements. De premiers résultats sont attendus pour fin 2017.

Ce projet est mis en œuvre par le Dr Stéphanie Dominguez du service d’immunologie clinique et  maladies infectieuses, coordonné et évalué par l’unité de recherche clinique de l’hôpital Henri Mondor, AP-HP, avec le pilotage et l’appui technique et financier de l’ARS.


Hépatite C

Le virus de l’hépatite C est transmis essentiellement par le sang contaminé par contact direct ou indirect (objet contaminé). Parmi les personnes infectées, 80% présentent une infection chronique qui nécessitera un traitement en raison de l’évolution progressive vers la fibrose hépatique, la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire.

Depuis 2014, de nouveaux antiviraux d’action directe sont disponibles, très efficaces, mieux tolérés, avec une durée de traitement plus courte mais d’un coût très élevé.  L’accès aux nouveaux antiviraux d’action directe nécessite la décision d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) en fonction de critères de fibrose hépatique et de comorbidités associées.