Préconisation, adaptation et validation du choix d’un fauteuil roulant électrique : une consultation pluridisciplinaire pour accéder à l’indépendance

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Hôpital Dupuytren

Préconisation, adaptation et validation du choix d’un fauteuil roulant électrique : une consultation pluridisciplinaire pour accéder à l’indépendance

Pour un patient dépendant, piloter un fauteuil roulant électrique peut apporter un soulagement énorme dans son quotidien en lui permettant des déplacements rapides et confortables. Cependant, l’acquisition et la conduite d’un fauteuil roulant électrique est soumise à une habilitation, dont le cadre est fixé par l’arrêté du 24 août 2000 :

“La prise en charge est soumise à une demande d’entente préalable. Elle est assurée après réalisation d’un essai préalable effectué par une équipe pluridisciplinaire constituée au minimum d’un médecin de médecine physique et de réadaptation aidé d’un ergothérapeute ou d’un kinésithérapeute et après fourniture d’un certificat de ce médecin attestant l’adéquation du fauteuil au handicap du patient précisant que les capacités cognitives du patient lui permettent d’en assurer la maîtrise, et mentionnant les caractéristiques que doit avoir le fauteuil, et ce tout particulièrement le type d’assise ainsi que le type de commande…”.

L’unité de Médecine Physique et Réadaptation de l’hôpital Dupuytren propose une consultation unique en Essonne, avec délivrance d’une attestation qui permet le remboursement du fauteuil par la sécurité sociale. Cette consultation est multidisciplinaire car elle associe ergothérapeute, médecin de médecine physique réadaptation et le revendeur du fauteuil.

Le patient qui souhaite obtenir l’habilitation doit constituer un dossier après contact avec le secrétariat de l’unité. Ce dossier permet au médecin de juger de l’opportunité de la démarche.

Dans l’attente du rendez-vous, le patient est invité à contacter un revendeur :

  • pour choisir un type de fauteuil,
  • s’entraîner à le conduire afin de se familiariser avec les commandes,
  • tester l’adaptation de son utilisation à l’environnement domestique ou extérieur ainsi qu’à son projet de vie.

La consultation commence par l’observation de la station assise du patient sur le fauteuil choisi. Elle se poursuit par l’évaluation de la bonne utilisation des commandes à la fois de déplacement et d’inclinaison; en même temps l’ergothérapeute se préoccupe de savoir comment les transferts sont réalisés. Puis le patient est mis en situation d’épreuve de conduite : l’ergothérapeute va l’accompagner dans son parcours à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital, afin de juger de sa capacité à manœuvrer en toute sécurité : passages de portes, slaloms, ½ tours, marche arrière, conduite adaptée parmi les promeneurs, aborder les plans inclinés, les passages de trottoirs, maitriser une stratégie d’évitement des obstacles.

Le certificat est obtenu si d’une part le fauteuil roulant électrique est adapté au patient handicapé, à son environnement et à son projet de vie, et d’autre part si l’ergothérapeute n’a noté aucune difficultés dans les épreuves de conduite.

On espère alors que, permis en poche, le patient en situation de handicap pourra accéder à l’indépendance pour ses déplacements.

Au cours d’une année, cette consultation permet l’acquisition d’un fauteuil roulant électrique à une cinquantaine de patients externes venant de toute l’ile de France, mais aussi pour une petite dizaine de patients hospitalisés sur le site.

 

Dupuytren : la consultation pluridisciplinaire de positionnement

Originaire du Canada, et développée initialement pour la prise en charge de l’enfant polyhandicapé, la consultation pluridisciplinaire de positionnement a sa place dans la prise en charge des patients adultes polyhandicapés et des personnes âgées polypathologiques et polydéficientes. La démarche a pour but d’améliorer la station assise ou l’installation au lit du patient au cours d’une consultation pluridisciplinaire. A Dupuytren, cette consultation se compose d’un médecin rééducateur, d’un ergothérapeute, d’un kinésithérapeute et d’un orthoprothésiste. Cette démarche tient compte des déficiences, des incapacités, des doléances de la personne et des demandes des aidants. Elle s’appuie sur la connaissance de l’environnement matériel et humain et sur le projet du patient.

Le diagnostic médical

Le positionnement ne peut résoudre des problématiques purement médicales ou multifactorielles comme la spasticité, les rétractions ou les escarres. Un trouble de la station assise peut-être dû à la spasticité des muscles adducteurs ou à l’ankylose de la hanche…

Le médecin devra également tenir compte de l’évolution de la maladie neurologique et de la douleur.

Il devra aussi se poser des questions telles que : la prise en charge rééducative est-elle suffisante ? Le patient fait-il des chutes de son fauteuil roulant ?

L’évaluation de la posture assise se fait segment par segment :

  • Le bassin : obliquité latérale, ante ou rétropulsion, rotation…
  • Le tronc : déviations latérales, inclinations, rotations…
  • Les épaules : obliquité, rotation…
  • La tête : inclinaison latérale, ou antéropostérieure,
  • Rachis dorsal/lombaire : lordoses ou cyphoses,
  • Hanche : coup de vent latéral.

L’enquête auprès des équipes soignantes ou de l’entourage du patient permet de faire le point sur les problématiques de positionnement dans la vie quotidienne ou au cours de la nuit.

Les traitements

  • Le traitement des désordres neuro-orthopédiques se fera par l’injection de toxine botulinique, le bloc obturateur ou encore les ténotomies percutanées
  • Les essais de coussins de positionnement
  • Le moulage d’un corset siège
  • La recherche d’un fauteuil roulant adapté
  • Le choix des techniques de manutention
  • L’éducation des soignants et de l’entourage : la gestion des changements de position, la gestion du temps assis, l’apprentissage de l’aide aux transferts

La position assise est nécessaire aux fonctions vitales (respiration, déglutition, transit). Elle rend l’utilisation des membres supérieurs plus fonctionnelle et permet le regard horizontal propre à l’être humain.

Améliorer la position assise peut aider le patient à recouvrer une dignité.

Retrouver la position assise permet d’améliorer le confort de vie et contribue à lutter contre les douleurs.

Ainsi, Mme N., patiente alitée depuis plus d’un an, a retrouvé sa dignité avec la position assise, et aussi le goût de vivre grâce à l’indépendance nouvellement acquise par l’utilisation d’un fauteuil roulant. Elle a retrouvé son élégance, sa coquetterie et une vie sociale