Un nouveau traitement, plus court, plus efficace, pour l’hépatite C

Un nouveau traitement, plus court, plus efficace, pour l’hépatite C

Une étude multicentrique européenne coordonnée par le Professeur Jean-Michel Pawlotsky, de l’hôpital Henri Mondor de Créteil, Université Paris 12-Val-de-Marne, présente des résultats très encourageants concernant un nouveau traitement de l’hépatite C. L’étude rapportée par le Docteur Christophe Hézode et le Professeur Jean-Michel Pawlotsky porte sur l’intérêt de l’utilisation d’un inhibiteur spécifique de la production du virus de l’hépatite C, le telaprevir, développé par des laboratoires (américains et belges), en association au traitement actuel de l’hépatite chronique C fondé sur l’association d’interféron alpha et de ribavirine. Aujourd’hui, le traitement de l’hépatite C permet la guérison d’environ la moitié des malades traités. Dans l’étude coordonnée par l’équipe du Professeur Pawlotsky, l’utilisation d’une triple combinaison d’interféron alpha, de ribavirine et de telaprevir a permis d’améliorer les résultats du traitement de 20% environ chez des malades infectés par un virus de l’hépatite C de génotype 1, le type de virus de loin le plus fréquent dans le monde. Ainsi, un taux de guérison de presque 70% a été obtenu pour la première fois, pour une durée de traitement de seulement 6 mois au lieu de 12 mois avec le traitement actuel. Des effets secondaires ont été observés, à type d’éruption cutanée, de prurit et d’anémie, le plus souvent modérés. Les résultats de cette étude sont très encourageants. L’association d’interféron alpha, de ribavirine et de telaprevir est actuellement testée dans une étude multicentrique internationale de phase III qui, si elle confirme les résultats de l’étude coordonnée par l’équipe du Professeur Jean-Michel Pawlotsky, devrait permettre une mise sur le marché de ce nouveau traitement d’ici environ deux ans.

L’hépatite chronique C touche 170 millions de personnes dans le monde, environ 400 000 en France. Elle expose les malades infectés au développement de complications : cirrhose dans environ 20% des cas ; cancer primitif du foie, qui survient à une fréquence de 4 à 5% par an chez les malades ayant une cirrhose. L’hépatite chronique C est devenue la première cause de cancer du foie et représente la première indication de transplantation du foie dans les pays industrialisés. Le succès thérapeutique se caractérise par une élimination définitive du virus et un arrêt de la progression de la maladie vers ses complications.