Accélérer le développement de la recherche vaccinale en France contre le sida : tel est l’objectif du futur Institut de recherche sur le vaccin (VRI), qui sera implanté au CHU Henri-Mondor.
Créteil va devenir la capitale de la recherche sur le vaccin contre le sida. Le projet de “laboratoire d’excellence” pour la création d’un Institut de recherche sur le vaccin contre le sida (VRI) vient, en effet, d’être retenu par l’État, dans le cadre des investissements d’avenir. Et cet institut sera implanté au CHU Henri-Mondor.
Une reconnaissance internationale
Pour l’heure, les plus grands chercheurs travaillent sur le projet. On compte ainsi les équipes des laboratoires Inserm d’Yves Lévy et Jean-Michel Pawlotsky à Mondor, mais aussi celles du Prix Nobel de médecine 2008, Françoise Barré-Sinoussi à l’Institut Pasteur, de l’INRS ou encore du CEA. “À terme, le VRI pourra accueillir jusqu’à plus de 150 cerveaux de la médecine”, ajoute le professeur Lévy. Les futurs scientifiques en vaccinologie ou immunologie pourront également se former à l’institut. Le site devrait ainsi attirer et former de jeunes chercheurs de talent, dans les domaines de la vaccinologie, de l’immunologie, de la virologie, des biostatistiques et des sciences de la communication. Un Master 2 en vaccinologie pourrait également être créé à l’Upec.
L’obtention du financement constitue par ailleurs une reconnaissance internationale qui promet d’assurer la visibilité nécessaire à l’avancée des recherches dans ce domaine. Ce sont 20 millions d’euros qui ont été demandés, pour les dix ans à venir, afin de développer cet institut de recherche et le doter de tout le matériel de pointe nécessaire. L’université et ses partenaires ignorent encore le montant de l’enveloppe accordée. Sidaction, de son côté, s’est engagé à conduire “des opérations de collecte ciblées”. D’ici trois à cinq ans, le VRI pourrait alors disposer d’un bâtiment d’envergure, de près de 5000 m².
Professeur Yves Lévy* : “Concentrer et optimiser la recherche sur le sida”
Que peut-on attendre du regroupement de la recherche du vaccin contre le sida ? Les 14 équipes, déjà impliquées dans le nouveau programme de recherche sur les vaccins lancé en 2007 par l’ANRS, seront désormais mieux coordonnées en étant réunies dans une seule et même structure. Ainsi regroupées, elles pourront concentrer et optimiser la recherche sur le vaccin du sida et de l’hépatite C. Elles seront également mieux armées pour attirer les fonds des grands organismes internationaux et développer des partenariats industriels. L’objectif est aussi d’attirer de nouveaux scientifiques (jusqu’à 150 cerveaux de médecine), de France comme du monde entier.
Considérez-vous cette nouvelle comme un signe fort de reconnaissance ? Le fait que ce projet, né de la volonté conjointe de l’Upec, des équipes de Mondor et de l’ANRS, ait obtenu la labellisation suprême de “laboratoire d’excellence” est évidemment une reconnaissance forte de notre programme scientifique. Demain, avec ce VRI, la France bénéficiera sans doute également d’une meilleure visibilité sur la place internationale.
La mise au point d’un vaccin contre le sida est-elle envisageable à moyen terme ? De toute évidence, ce projet devrait permettre d’accélérer le développement de la recherche vaccinale en France. Si on ne peut pas se prononcer sur le calendrier, nous avons néanmoins un réel espoir de voir nos recherch es aboutir en la matière. Nous travaillons actuellement à l’élaboration de deux types de vaccins : l’un est préventif (éviter l’infection par le virus). L’autre est thérapeutique : il vise à vacciner les personnes déjà infectées pour les aider à mieux contrôler l’évolution du virus. * Chef du service de l’Immunologie à Mondor et directeur scientifique du programme de recherche vaccinale à l’ANRS |