Première à Henri-Mondor : double intervention robotisée pour prélèvement et greffe rénale

Un site utilisant Réseau AP-HP

Hôpitaux Universitaires Henri Mondor

Première à Henri-Mondor : double intervention robotisée pour prélèvement et greffe rénale

Une première à l’hôpital universitaire Henri-Mondor : double intervention robotisée pour un prélèvement sur donneur vivant et une greffe rénale.

Début mai 2024, les équipes de chirurgie urologique de l’hôpital universitaire Henri-Mondor, en association avec l’équipe de néphrologie, ont réalisé une performance chirurgicale remarquable. Pour la première fois dans l’établissement, le prélèvement du rein et la transplantation rénale, dans le cadre d’un don vivant apparenté, ont été effectués par chirurgie mini-invasive par cœlioscopie assistée par robot.

Innovation et expertise

Cette intervention novatrice témoigne de la capacité d’innovation et de l’expertise de l’hôpital Henri-Mondor en matière de chirurgie robotique et de transplantation rénale. Depuis 25 ans, sous l’impulsion de ses équipes d’urologie et grâce à l’avènement des nouvelles technologies, l’hôpital a développé un savoir-faire unique en chirurgie mini-invasive robotisée. Premier centre de l’AP-HP à avoir pratiqué la chirurgie robotique, l’hôpital Henri-Mondor est pionnier dans le domaine. Il s’est illustré à plusieurs reprises avec des premières nationales et internationales, comme la première prostatectomie radicale cœlioscopique assistée par robot en 2000.

Depuis, l’implication des services de chirurgie de l’hôpital pour la robotique s’est accentuée et déclinée en termes d’innovations, d’activité, d’enseignement et de recherche. Chaque année, près de 650 patients bénéficient d’une chirurgie robot-assistée dans le service d’urologie de l’hôpital Henri-Mondor et dans les autres services, dont la chirurgie digestive. Le service de néphrologie-transplantation joue, quant à lui, un rôle crucial dans la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique, avec près de 150 transplantations réalisées chaque année.

La chirurgie robotique pour une sécurisation accrue des prélèvements et greffes et une récupération plus rapide

C’est grâce à cette expérience combinée et expertise pluridisciplinaire que l’équipe d’urologie a poussé encore un peu plus loin l’innovation : le prélèvement de rein sur donneur vivant par robot chirurgical fait partie maintenant de la routine depuis 2011, mais la greffe ne l’est pas encore. Le challenge était donc de réaliser le prélèvement de rein ET la transplantation rénale dans le cadre d’un don vivant apparenté par cœlioscopie robot-assistée. Le prélèvement a été assuré comme à son habitude par une chirurgie assistée par robot et la greffe chez le receveur, habituellement se faisant en chirurgie ouverte par voie iliaque. Elle a aussi été réalisée de façon mini-invasive par assistance robotique.

La chirurgie robotique offre une meilleure sécurisation des prélèvements sur donneurs vivants, qui ne sont (rappelons-le) pas des patients malades, nécessitant une précision chirurgicale maximale. C’est ce que permet la chirurgie robotique : grâce à cette technique mini-invasive permet au greffon d’être prélevé de manière optimale et au donneur de bénéficier d’une récupération plus rapide avec moins de douleurs.

Autre particularité qui fait de cette double intervention une véritable avancée dans le domaine de la transplantation : le duo donneur/receveur placé dans deux salles opératoires côte à côte, équipées chacune d’un robot Da Vinci Xi et d’un système multimédia de pointe. Ce dispositif permet à l’équipe chirurgicale en charge de la greffe de suivre en direct le prélèvement et de préparer le receveur dans des conditions optimisées, les deux chirurgies étant réalisées en parallèle.

Réduction des complications post-opératoires

Outre ces bénéfices majeurs, l’intervention robot-assistée réduit significativement les complications, les transfusions et les saignements, et offre aux patients moins de douleurs, une fatigue moindre et une cicatrisation plus rapide.

Le patient donneur est sorti d’hospitalisation à J2 post-opératoire et a été revu en consultation à un mois, sans complication.

Le patient receveur a repris une diurèse et une fonction rénale immédiate. Le transit a repris à J1 avec une réalimentation dès J1. Le patient est sorti d’hospitalisation à J7 avec une créatinine à 59 micromol/l (MDRD 93 ml/min). Il a été revu en consultation à un mois pour l’ablation de son sonde JJ avec une cicatrice solide et non douloureuse et un MDRD à 98 ml/min. La fonction rénale à deux mois s’est stabilisée avec un MDRD à 103 ml/min

Perspectives futures

Le succès de cette double intervention ouvre la voie à de nouvelles prises en charge et au développement d’un programme dédié aux prélèvements et transplantations assistés par robot dans le cadre d’un don vivant.

Depuis cette première transplantation rénale robot-assistée réalisée à l’hôpital Henri-Mondor, une transplantation robot-assistée est programmée tous les mois.

Cette avancée technique permettra, à terme, de proposer des transplantations rénales issues de dérivation ventriculo-atriale (DVA) à des patients souffrant d’obésité modérée à sévère, actuellement contre-indiqués pour cette chirurgie.

À terme, nous pouvons également espérer pouvoir utiliser cette technique chirurgicale pour des transplantations rénales issues de reins cadavériques. Cette situation demandant une grande coordination des équipes car réalisée dans le cadre de l’urgence. Elle est cependant envisageable devant un plateau opératoire d’urgences, situé au même endroit que le plateau de chirurgie robotique et des infirmières de bloc instrumentant les transplantations rénales formées à la chirurgie robotique.

Le montage de ce programme a été coordonné par le Dr Cécile Champy, chirurgien urologue à l’Hôpital Henri-Mondor.

Les patients concernés par cette première intervention se portent bien et sont suivis à domicile par les équipes de l’hôpital.

Cette réussite illustre le potentiel de la chirurgie robotique pour améliorer les soins et de manière significative les prises en charge de patients, confirmant l’hôpital universitaire Henri-Mondor comme un centre de référence en la matière.